Sœur Charlotte est originaire du village d’Ouro Lawan, lieu fréquenté par des Sœurs du Sacré Cœur de Jésus de générations en générations. Aujourd’hui, cette zone périphérique de la ville de Garoua, est devenue une localité importante où s’est érigée la Paroisse Sainte Agnès rassemblant tout un peuple. Et c’est dans ce contexte qu’est née la vocation de Sœur Charlotte. Active dans le mouvement ACE Cop ’Monde et dans les groupes de jeunes de sa paroisse, avide de connaître la Parole de Dieu, elle a fait l’expérience d’une rencontre avec le Seigneur. Touchée par la manière dont les sœurs enseignaient la Catéchèse aux enfants de son quartier, dans une présence simple et discrète, Charlotte a senti naître en elle le désir d’enseigner à d’autres la Bonne Nouvelle. Sans le savoir, elle s’est mise à imiter notre fondatrice rassemblant les enfants sous l’arbre afin de leur communiquer ce qu’elle savait du Christ et ainsi de les attirer à Lui. Mais elle pensait, à cette époque, que seules les femmes blanches pouvaient devenir sœurs. Ce n’est que plus tard, en rencontrant des sœurs africaines que Sœur Charlotte a entrepris sa recherche vocationnelle. Entrée au Noviciat en 2013, elle a prononcé les premiers vœux en 2015. Après la première profession, elle a poursuivi les études et s’est préparée à une profession d’infirmière, dans le souci d’approcher Jésus à travers les personnes vulnérables.

Charlotte entre avec ses parents

Ce 2 Septembre 2023 était grand jour de liesse à la paroisse Sainte Agnès d’Ouro Lawane, sa paroisse natale. « Me voici Seigneur, je viens faire ta volonté» He 10, 9. Telle est sa devise. Le Peuple de Dieu dans sa diversité, prêtres, religieux-religieuses, laïcs venant de multiples horizons ont manifesté par leur présence active l’intérêt pour cet événement d’Église. La célébration était présidée par le père OWONO NDIH Ferdinand, Provincial des Oblats de Marie Immaculée au Cameroun. Le peuple guidar dont fait partie la professe s’est particulièrement manifesté dans sa joie d’offrir l’une de ses filles au Seigneur, la famille biologique était dans la joie, ainsi que tous les participants. La procession évangéliaire accompagnée de chants et de danses a fait vibrer toute l’assemblée, valorisant ce livre de la Parole faite chair qu’est la Bible. Elle a été accueillie par la danse et les chants. Le père Ferdinand dans son homélie a insisté sur cette petite phrase du passage d’Isaïe 6, 8-13, choisie comme première lecture : « Me voici, Seigneur, envoie-moi »… ainsi que sur l’amour, « Aimez-vous les uns les autres » extrait de la première lettre de Saint Jean 4, 16-19 … avec comme sommet l’évangile de Luc 10, 21 « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout petits », incarnation du vécu de notre fondatrice Angélique Le Sourd.

Litanies des saints

Au cours de la célébration, deux temps bien distincts ont laissé voir le caractère unique de l’engagement définitif : les litanies des saints et la prière de bénédiction. Les litanies des saints chantées en langue fufuldé lors de la “grande prostration” réunissaient dans un même mouvement les saints de la terre et du ciel. Quand le célébrant, lors de la prière de bénédiction retraçant l’Histoire du Salut, a appelé par l’imposition des mains la venue de l’Esprit Saint sur la professe, c’était le moment privilégié pour réaliser combien l’on se situe dans la lignée d’un peuple en marche depuis l’Ancien Testament jusqu’à nos jours.

En finale, Sœur Charlotte a reçu l’obédience pour le Centre de santé à Ngong.

Ce fut aussi une très belle journée.

Marie-Françoise Naël, sscj