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Lors de mon dernier séjour à Lourdes, le programme de l’Assemblée générale de la Conférence des Religieux et Religieuses de France (CORREF) était tellement dense qu’il fallait se rendre à la Grotte de très bonne heure si l’on voulait pouvoir s’y recueillir.

Cela m’a valu d’observer aux aurores l’exercice d’un métier qui n’existe plus qu’à Lourdes : le « feutier » c’est-à-dire le gardien du feu. Cet homme doit refaire chaque jour l’agencement des cierges sur le brûloir qui se tient devant la Grotte. C’est un art qui requiert beaucoup d’adresse et de patience.

Ce matin-là, il bruinait sur Lourdes. L’homme, semblant ignorer le froid et l’humidité, a commencé par retirer les cierges à demi brûlés de la veille et par nettoyer soigneusement le brûle-cierges. Puis il a choisi le plus gros cierge qu’il a placé au sommet. Ensuite il a ordonné les autres, un par un, lentement, de façon bien parallèle et droite, de façon à assurer une belle harmonie de l’ensemble. Il faisait tourner doucement le brûloir pour vérifier le parfait alignement des rangs concentriques avec le cierge du haut.

En le contemplant, j’ai pensé à nos vies de consacrées. Comment le Christ est le sommet de l’édifice et comment nos existences tentent de s’orienter selon son axe, selon une harmonie la plus grande possible. Je voyais dans ce brûloir un symbole de notre Congrégation : toutes orientées vers le Père, dans le même mouvement que le Christ, avec un « feutier » particulièrement habile : l’Esprit-Saint.

Devant cet agencement de cierges très inspirant, j’ai prié à la Grotte pour chacune de vous.

Je confie à Marie la nouvelle année 2022 qui nous attend comme Sœurs du Sacré-Cœur de Jésus. A chacune de vous, à nos amis et associés, bonne et sainte année !

Sr Anne Chapell
Esperanza n°21, Janvier 2022