Alors que le continent africain est responsable de moins de 4 % des émissions de carbone il subit déjà de plein fouet le changement climatique. Avec la saison des pluies, au Cameroun, au Tchad, au Nigéria et autres … de graves inondations ont dévasté des communautés, détruit des maisons et des infrastructures.
« Au Nigéria, de graves inondations ont balayé 29 des 36 États du pays, touchant plus de 600.000 personnes. Au moins 200 personnes sont mortes et plus de 225.000 ont été déplacées, dont beaucoup avaient déjà été déracinées par les conflits et le changement climatique. La destruction de plus de 115.000 hectares de terres agricoles pourrait aggraver la situation d’insécurité alimentaire à un moment où les personnes sont déjà confrontées à une faim aiguë. »
« Au Tchad, depuis juillet, plus de 964.000 personnes, sur les 23 provinces, étaient touchées par les inondations au 25 août. Les communautés de réfugiés dans l’est du Tchad sont particulièrement vulnérables. Jusqu’à présent, 145 personnes sont mortes, plus de 251.000 hectares de terres ont été submergés, plus de 70.000 maisons ont été détruites et 29.000 têtes de bétail ont péri. » Selon l’ONU en août 2024.
Au Cameroun en juillet – août, dans l’Extrême Nord sur le diocèse de Yagoua où les sœurs ont œuvré pendant de nombreuses années, des pluies torrentielles ont entraîné des inondations qui ont eu pour conséquences des pertes humaines et matérielles considérables, affectant gravement les communautés locales. Selon les données officielles, plus de 200 000 personnes ont actuellement été touchées, avec des milliers de maisons détruites ou endommagées, des hectares de terres agricoles submergées et des pertes importantes de bétail.
Le secteur de l’éducation tant primaire que secondaire est très touché : 42 écoles secondaires sur 111 ; étant donné l’état des routes, seuls 608 enseignants sur 1427 ont pu faire la rentrée en pirogue avec quelques élèves.
Dans le primaire185 établissements sur 685, soit un effectif d’environ 70.000 élèves sinistrés.
Aux dernières nouvelles, les inondations ne sont pas terminées ; c’est maintenant Garoua la Maison régionale des sœurs du Sacré-Cœur qui se trouve envahi par l’eau : « pas de dégâts importants pour l’instant, sauf des trous creusés à l’entrée et à l’intérieur de la cour de la communauté » nous écrit Sœur Pauline Maidawé.
“Nous vivons une période « anxiogène » pour de nombreuses personnes, en ce mois de la création. Crise écologique, sociale, politique, spirituelle … comment nourrir l’espérance ?”
Comme nous y invitait le pape François en ce mois d’août « Prions pour que chacun d’entre nous écoute avec son cœur le cri de la terre, le cri des victimes des catastrophes environnementales et de la crise climatique, en s’engageant personnellement à prendre soin du monde qu’il habite »
Sr Anne-Marie MABON – Justice, Paix, Intégrité Sociale